Cet hiver, on se régale sainement
Chère lectrice, cher lecteur,
L’hiver rime presque toujours avec bonne chère. Après tout, il vous suffit de feuilleter quelques magazines pour tomber sur tout un tas de recettes que l’on ne peut faire autrement que de dévorer des yeux.
Vraiment, les photographes qui prennent de tels clichés n’ont-ils pas honte de placer sous nos yeux tant d’obscénités culinaires ?
Surtout à une période où, de par le froid même, nous sommes on ne peut plus vulnérables ! Qui ne peut faire autrement que de sentir la fringale monter à la vue de tant de trésors gustatifs ?
On en aurait envie de passer des jours et des nuits devant le four, à cuisiner sans trêve ni repos…
Mais il n’est pas non plus question d’enchaîner les raclettes sur les tartiflettes, et autres spécialités toutes plus grasses et plus dangereuse pour le cœur les unes que les autres.
Manger roboratif et sain, même en hiver, c’est possible !
Pas d’hiver sans pot au feu !
J’apprécie particulièrement ce plat auquel j’ai consacré, il y a quelques années, une lettre d’information que vous pouvez retrouver sur mon site.
L’avantage du bouillon est qu’il n’est pas trop gras, qu’il contient des épices (clous de girofle) et des herbes médicinales (thym, laurier) sans être difficile à digérer.
La viande, si elle est bouillie sans être cuite à trop haute température saura vous donner tous ses nutriments (il s’agit de ne pas la laisser mijoter trop longtemps non plus).
Le pot au feu peut se garder plusieurs jours, il donne un goût onctueux et un parfum puissant à des légumes parfois difficiles à cuisiner, comme les carottes ou le poireau.
Or ces deux légumes sont de véritables trésors nutritionnels ; la carotte pour sa richesse en vitamine A contenu dans le bêta-carotène. Comme le poireau, elle a aussi une haute teneur en fibre et en potassium.
C’est également l’occasion de manger des oignons qui sont, avec l’ail, parmi les anticancers les moins onéreux. Rappelons également que les poireaux sont également de la même famille que l’ail et les oignons (les alliacés).
La choucroute, une « mine » de vitamine C
La choucroute est vraisemblablement originaire d’Asie centrale, et serait venue avec les envahisseurs huns, au temps de la chute de l’empire romain et des invasions barbares.
Il se trouve que la choucroute reste roborative, tout en étant fort riche en vitamine C, grâce à son mode unique de fermentation – 20 mg pour 100g. Une vitamine C qui est en 100% assimilable !
Elle est pauvre en calories mais riche en minéraux : potassium (300 mg/100 g), en calcium (50 mg/100 g) et magnésium (15 mg/100 g), c’est vraiment un des aliments les meilleurs pour la santé qui soient.
Elle compte également une teneur tout à fait estimable en vitamines B et K, indispensables à une bonne coagulation, à une bonne santé des cellules, et à un fonctionnement optimal de vos organes.
Enfin, elle favorise le développement de la flore intestinale grâce à son caractère fermenté, ce qui contribue à l’amélioration de votre santé, tant au niveau de l’humeur que de la forme et de l’immunité.
Bien sûr, avec la choucroute vient la charcuterie, et en soi, la charcuterie même de très bonne qualité, n’est pas bonne pour l’organisme, notamment à cause de sa teneur élevée en sel, en nitrite, et en conservateurs de toute sorte.
Ceci dit, vous pouvez consommer de la choucroute sans nécessairement chaque fois préparer un plat complet de choucroute alsacienne ! Un morceau de jarret de porc pas trop salé peut faire l’affaire.
Même si je ne recommande pas un régime trop carné (surtout s’il n’est pas accompagné de l’exercice suffisant), un peu de viande est nécessaire pour varier les apports protéiniques.
L’essentiel reste, là aussi, de la cuire à feu doux, afin de conserver toutes ses qualités nutritives.
Le potage qui vous réchauffe jusqu’aux os
Le potage permet de réconforter et de tenir durant les longues soirées d’hiver. C’est vraiment une valeur sûre, gourmande et généreuse.
Évidemment, le secret du potage réside dans la qualité des ingrédients, et donc surtout des légumes. Il se trouve que les légumes d’hiver se prêtent particulièrement bien à cela.
D’où l’importance d’aller au marché et d’aller sélectionner vous-même et soigneusement vos ingrédients.
Pour un bon potage, vous n’avez guère plus besoin que d’eau, de quelques oignons, d’un peu de sel et un peu de poivre, de deux carottes, deux poireaux et une courgette ! (et pour les gourmands, d’un peu de crème fraîche).
Vous épluchez, vous faites un peu revenir les légumes avec des oignons, vous recouvrez d’eau et au bout d’une heure, c’est prêt !
Je ne vous recommande pas spécialement la pomme de terre ou le chou, et il vous faut éviter les navets et la betterave, qui peuvent faire facilement tourner votre soupe (à moins que ce soit un borsht, c’est-à-dire une soupe slave).
A ce titre, rappelez-vous que dans le borsht russe, à base de betterave, il y a généralement du vinaigre. Et il ne se garde pas non plus indéfiniment. J’y consacrerai bien un petit texte un de ces jours…
Aujourd’hui, mode américaine oblige, la mode est aux légumes oranges : le potimarron, la courge « butternut » ou la citrouille, grande reine de Halloween, la Toussaint remodelée par la Société de Consommation.
Depuis quelques années, une mode remet à l’honneur dans les restaurants ces « anciens légumes » que sont les topinambours, les rutabagas et les panais.
Ils ont longtemps été associés à l’occupation allemande, puisque l’armée nazie s’accaparait les pommes de terre et laissait ces légumes à la population.
On appelait alors les soldats allemands des « doryphores », à cause du souvenir des casques à pointe de la première guerre mondiale, et du fait que ces insectes s’attaquent aux pommes de terre.
Mais depuis, la cuisine contemporaine a trouvé aux rutabagas, aux topinambours et aux panais des saveurs presque aussi subtile qu’elle en trouve aux asperges dont Louis XIV raffolait.
C’est toujours l’occasion de faire des mélanges et de trouver la recette qui convient le mieux à votre petite famille !
En cuisine, il faut tâtonner pour trouver ce qui nous convient, mais tant qu’on a les bons ingrédients, toutes les bonnes surprises sont possibles.
Ce qu’il faut de sucre pour avoir les yeux qui brillent
L’hiver est une saison précieuse pour les fruits, qui sont disponibles en abondance, même si nombre d’entre eux ne poussent pas exactement dans votre jardin.
En effet, la plupart des fruits que nous mangeons en hiver viennent de loin, et il arrive souvent que, par traitement durant le transport notamment, ils aient déjà perdu la plupart de leurs caractéristiques nutritionnelles.
D’où l’importance de manger des fruits bio, même s’ils coûtent nécessairement plus cher. Toute la difficulté consiste à trouver des fruits « exotiques » qui représentent de réels apports nutritionnels.
Pour ma part, j’aime beaucoup faire une salade de fruits avec des agrumes : pamplemousse, orange, parfois un zeste de citron (j’en mets souvent dans mes plats, ou j’en prends le matin au petit-déjeuner).
L’avantage des agrumes est qu’ils sont très riches en vitamine C. Ils peuvent toutefois être difficiles à digérer, d’autant qu’ils peuvent aggraver un intestin déjà en mauvais état.
Une petite cure de L-glutamine ou de berbérine n’est donc pas inutile si vous souffrez de ces maux. J’y ai récemment consacré quelques lettres.
Enfin… les agrumes permettent d’augmenter vos défenses immunitaires durant la période hivernale, ce qui est un bienfait inestimable.
Vous pouvez agrémenter votre salade d’autres fruits d’hiver bien riches en vitamines et en minéraux : pommes, poires… ou plus exotiques, comme la mangue, le kiwi ou le fruit de la passion.
L’essentiel est d’y trouver votre compte, et de glaner autant de nutriments précieux pour garder une immunité en pleine forme et un bon moral !
Portez-vous bien,
Dr. Thierry Schmitz
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