Chou l’anti-cancer le moins cher ?
Chère lectrice, cher lecteur,
Vous auriez tort de sous-estimer le chou ! C’est un préventif et un remède pour beaucoup de maladies chroniques, comme le cancer ou le diabète de type.
Ainsi, savez-vous que le chou est l’un des piliers de la prévention du diabète de type 2, dans une étude récente portant sur plus de 57 000 adultes au Danemark ?[1]
Dans cette vaste étude, il a été prouvé que le chou était l’un des éléments essentiels du régime les plus efficace contre l’apparition de cette maladie.
Ce n’est pas si étonnant. Car sa réputation médicinale est à l’opposé de sa réputation culinaire.
En effet, les enfants trouvent souvent le chou fade et amer – ce qui est faire peu de cas de ses extraordinaires qualités gustatives. Il suffit d’y mettre un peu de contraste, par exemple avec un simple chou farci !
Car le chou est plein à craquer de composés anticancer, et notamment de sulforaphane, un composé soufré particulièrement précieux.
Et puis, le chou est un légume bon marché, ce qui n’est pas négligeable en cette période où tout coûte plus cher, et où même l’ail et l’oignon de qualité deviennent des produits de luxe…
Ce chou réduit de 9% les risques cardiovasculaires
Les nutritionnistes ont identifié une vingtaine de flavonoïdes et 15 phénols dans le chou, tous antioxydants.
Les antioxydants sont en quelque sorte les éboueurs de vos cellules, qui empêchent le vieillissement et les maladies chroniques, dont le cancer.
Les antioxydants du chou intéressent aussi beaucoup les chercheurs qui se concentrent sur les maladies cardiovasculaires.
Des centaines de variétés de choux sont cultivées dans le monde. Mais les études médicales se concentrent plutôt sur les variétés rouge-violet, car ce sont celles qui contiennent des antioxydants appelés anthocyanes.
Les anthocyanes du chou rouge lui permettent de protéger directement les globules rouges.
Il a ainsi été récemment établi que la consommation de fruits et légumes contenant des anthocyanes faisait baisser de 9% les risques cardiovasculaires[2].
De même, il a été constaté que la consommation de chou rouge améliorait nettement niveaux sanguins de bêta-carotène, de lutéine et de la capacité antioxydante totale du sang.
Et d’autre part, le taux de mauvais cholestérol (LDL) diminuait[3].
Une piste pour soigner les cancers intimes
Le chou s’avère être une source particulièrement bonne de sinigrine. La sinigrine est l’un des glucosinolates soufrés du chou qui a fait l’objet d’une attention particulière dans la recherche sur la prévention du cancer[4].
Ce composé a montré des propriétés préventives uniques contre le cancer de la vessie, du côlon et de la prostate.
De même, un deuxième glucosinolate présent dans le chou, la glucobrassicine, peut être converti en deux composés anticancéreux : l’I3C et le DIM, qui se sont révéles particulièrement intéressants.
Ainsi, dans une étude sur le cancer des ovaires, l’I3C (qui donne au corps les matériaux pour fabriquer le DIM), associé à ECGC, l’antioxydant du thé vert, a démontré une augmentation de la probabilité de rémission de 50% sur 5 ans[5].
Ne le cuisez pas trop !
Le chou est l’un des légumes les plus populaires parce qu’il est abordable, et qu’il pousse facilement un peu partout – sur presque tous les continents !
Il est utilisé à des fins médicinales depuis des millénaires pour traiter les maux de tête, la diarrhée, la goutte, les ulcères peptiques, ainsi que pour détoxifier le corps.
C’est bien entendu à ses molécules très particulières qu’il doit ces qualités médicinales. Ses composés précieux sont des défenses contre l’environnement extérieur et notamment contre les agents pathogènes[6].
Dans la famille du chou, les crucifères, il y a une grande variété de molécules médicinales : glucosinolates, flavonoïdes, indoles, vitamines C et E, ainsi que des bêta-carotènes.
Mais encore faut-il savoir en profiter, car ils se dégradent vite à la chaleur, et le chou bouilli à 100°, s’il est garanti sans agent pathogène, ne vous donnera pas les effets alimentaires et médicinaux escomptés.
C’est pourquoi il faut éviter de le cuire au-delà de 80°. L’eau doit être chaude, mais le feu doit être baissé au premier frémissement. Le bain-marie est envisageable, bien sûr.
A ce titre, je vous recommande d’opter pour les cuiseurs modernes, qui ont été spécialement conçus pour ne pas atteindre 100°, et pour permettre à la vapeur chargée de toxines et de graisses de s’échapper.
Toutefois, ces cuiseurs ont un prix élevé, notamment ceux de la meilleure qualité. Il est à noter que « l’omnicuiseur vitalité », spécialisé dans la conservation des nutriments, s’y est fait une belle réputation.
Mais rassurez-vous, avec de la patience et de l’attention, vous pouvez aussi cuire sainement vos choux et ses cousins dans n’importe quelle casserole.
Toutefois, évitez de faire blanchir votre chou trop longtemps, et n’oubliez pas que vous pouvez le manger cru, en salade, pourvu que vous le nettoyiez avec grand soin.
Votre estomac aime le chou
Le chou est un anti-inflammatoire remarquable, et il est recommandé sans réserve en cas d’inflammation chronique – arthrose, arthrite, notamment.
C’est important car, associée au stress oxydatif, l’inflammation chronique est un facteur de risque de développement du cancer.
Depuis 1949, il a été établi que le chou est bon pour guérir les ulcères d’estomac[7]. Ceci est évidemment dû à son action offensive sur Helicobacter Pylori, qui en est la principale cause.
Tout votre système digesif aime le chou. Ceci est dû à ses nombreux composés précieux, comme les isothiocyanathes anti-inflammatoires. Mais aussi à sa forte « densité » en fibres.
La diminution du mauvais cholestérol que nous avons mentionné plus haut, ainsi que ses très nombreux composés antioxydants font que le chou est un excellent soutien cardiovasculaire.
Sulforaphane, l’artillerie anticancer
Le chou et ses cousins sont également connus pour leur composé soufré devenu célèbre, le sulforaphane. C’est le brocoli qui, parmi tous les choux, en contient le plus.
C’est la myrosinase que contient le chou, qui permet la formation de sulforaphane lorsque le légume est coupé.
Or la cuisson dégrade la myrosinase – voilà pourquoi le chou cru est une bonne solution. Sinon, vous pouvez couper le légume environ 40 minutes avant cuisson.
Une autre technique, extrêmement intéressante, consiste à rajouter, une fois le chou cuit en douceur, des graines de moutarde pilées. Ainsi la myrosinase qu’elles dégagent font réagit le chou et « débiter » le précieux sulforaphane.
Cette étrange découverte a fait l’objet d’un article scientifique, il y a une dizaine d’années, et en plus de décupler les qualités anticancer du chou, elles lui ajoutent une touche épicée qui n’a rien de déplaisant ![8]
Le sulforaphane est un super anti-oxydant qui persiste longtemps après que vous l’ayez ingéré.
Il ne fait donc pas qu’attaquer les premiers radicaux libres qu’il trouve – il protège aussi votre organisme.
Les capacités médicinales exceptionnelles du sulforaphane ont largement été démontrées par les études scientifiques. Ainsi, il est efficace contre
- les maladies neuro-dégénératives[9],
- il prévient et attaque les cancers[10], qu’ils atteignent le sein, la prostate, le colon, la peau, la vessie ou la sphère ORL.
- il protège les reins[11],
- il protège contre le diabète[12],
- il protège même contre l’effet cancérigène de la pollution atmosphérique[13].
Alors, ça ne vous donne pas une bonne raison de mettre un peu de chou à votre menu ?
Portez-vous bien,
Dr. Thierry Schmitz
Excellent commentaire. Ma grand-mère disait pareil.
Merci