La leçon de vie du Grand Siècle
Chère lectrice, cher lecteur,
Aujourd’hui, il fait beau, et je me dis que peut-être, soit vous êtes en train de profiter du soleil, soit vous attendez que la journée se termine pour faire le plein de vitamine D – ce trésor pour la santé que votre corps fabrique au soleil.
Je me souviens tout jeune d’avoir passé beaucoup de temps au soleil et à la mer, et je pense que c’est ce qui me rendait le plus heureux.
Je me souviens des parties de football endiablées que nous menions jusqu’au coucher du soleil, sans jamais fatiguer. Quelle énergie était la mienne en ce temps-là !
Mais il faut dire que le travail, les soucis, la réussite et même l’amour n’étaient que des concepts très lointains en cette période bénie.
N’avez-vous pas, là maintenant, envie de prendre le soleil, de ne vous soucier de rien, de jouer un peu avec vos amis, et de marcher dans le sable quand vous avez envie de vous dégourdir les jambes ?
Et quelle sensation plus délicieuse que l’eau quand il fait vraiment chaud ?
Ne les laissez pas voler votre joie !
Les médias ne veulent qu’une chose, c’est vous faire paniquer. Car la panique leur permet de vendre leurs informations – quitte à vous plomber le moral !
Et en plus, ça permet aux spéculateurs de tout poil de s’en mettre plein les poches.
Maintenant, je vous l’ai dit : la meilleure façon de vous rassurer, c’est de faire quelques provisions au cas où les choses deviennent difficiles.
Maintenant, essayez de mettre tout cela de côté, et vous verrez qu’il y a des questions qui méritent vraiment que vous vous les posiez.
Trouver son accord intérieur
Dans la philosophie, et ce depuis la Grèce Antique, c’est une question qui revient régulièrement :
Qu’est-ce que c’est pour vous, mener une bonne vie ?
Si je parle de bonheur, je trouverais certainement des grincheux pour dire que ça n’existe pas.
Pour ma part, je crois que le sens de notre existence implique de trouver un accord avec nous-mêmes.
Êtes-vous en accord avec ce que vous aimez, ce que vous êtes, ce que nous faites, et avec la façon dont vous passez votre temps ?
Cette question se pose quel que soit notre âge, car même lorsque les obligations sociales sont fortes – comme fonder une famille ou mener une carrière – notre réussite dépend de l’exemple que nous donnons.
Et quel exemple donner si nous menons une vie complètement contraire à nos propres valeurs, à notre propre désir ou même à notre conscience morale ?
La leçon de vie d’un siècle illustre
Le XVIIe siècle fut l’une des périodes les plus extraordinaires de l’Occident. Les grandes découvertes maritimes se complétaient par l’exploration des terres nouvelles.
C’était un âge de grand progrès scientifique, celui de Bacon, Galilée, Descartes, Spinoza et Newton (et bien d’autres !).
C’est ce qui lui a valu le nom de Grand Siècle en France (pour Louis XIV), mais aussi de Siècle d’Or en Espagne et aux Pays-Bas.
À l’époque, Dieu était la mesure de tout. Et la morale de ce temps-là était à peu près résumée dans la devise des Jésuites :
« À la plus grande gloire de Dieu ».
Pourtant, cette morale était aussi celle des athées. Celle des jeunes comme des anciens, celle des femmes (Sainte Thérèse, entre autres), comme des hommes. Cette phrase résume à elle seule la soif de vie de cette période grandiose.
Même Spinoza, qui passait à tort pour un athée, parle dans son Éthique de Gloire et de Dieu. Même s’il leur donne un sens plus terre-à-terre, il s’agit pour lui de réalités concrètes.
La gloire, c’est ce qui brille, ce qui rayonne d’un éclat authentique. Aussi, on peut traduire cette devise par : « brille de tous tes feux, et le monde n’en sera que plus beau ».
Voilà une morale qui forme des personnes de qualité.
C’est loin de la morale actuelle, où l’on dit aux jeunes de ne penser qu’à eux, qu’à « casser les codes », et en même temps, on leur dit qu’ils sont des pollueurs nés, et qu’ils feraient mieux de ne pas exister.
« Visez la grandeur, donnez le meilleur de vous-mêmes, laissez un héritage, et battez-vous pour cela. » Voilà qui devrait former les générations d’aujourd’hui.
Surtout, derrière cela, il y a une authentique générosité. Générosité de soi, mais aussi vis-à-vis des autres.
Ne compte pas tes efforts, fais preuve d’abnégation, échange et partage, et surtout fabrique le monde au lieu de le contempler (aujourd’hui à travers des écrans) – telle est la leçon que les personnages du Grand Siècle nous ont légué.
Mais qui suis-je, au fond ?
C’est une question qui nous a tous taraudé, surtout quand, avec les confinements et les restrictions, nos modes de vie ont changé.
Je suis assez étonné quand je vais sur les réseaux sociaux, car ils représentent un pouvoir énorme, et surtout un accès à l’information (autorisé et non-autorisé), comme nous ne l’avons jamais eu auparavant.
Mais ce pouvoir se retourne aussi contre nous : nous râlons sans arrêt, nous subissons la négativité du monde qui nous entoure, et particulièrement celle de la morale moderne.
Celle qui estime qu’il vaut mieux détruire le monde plutôt que de réfréner les désirs individuels.
Il n’y a pas de prison mieux consentie que nos écrans.
Or c’est dans le réel que nous apprenons qui nous sommes.
Que ce soit en lisant des livres, en essayant des choses que nous n’avons jamais essayées et en prenant le temps de les essayer.
Vous n’avez jamais essayé tel sport ? Faites-le. Vous n’êtes pas encore allé dans tel endroit ? Tentez le coup. Vous voulez apprendre une nouvelle langue ? Essayez.
Ce sont nos échecs et nos réussites qui nous enseignent qui nous sommes et qui nous rendent plus forts.
Et quand nous savons un peu plus qui nous sommes, c’est tout de même un peu plus facile de profiter de la vie !
Portez-vous bien,
Dr. Thierry Schmitz
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